Le statut de freelance : un atout pour satisfaire mon insatiable hyperactivité créatrice

Il y a 8 années


Travailler en freelance, c'est le meilleur moyen de libérer sa créativité ! Sauvane Petaut a choisi 404Works pour témoigner de son quotidien de créateur freelance.

Sauvane est graphiste, motion designer et illustrateur freelance depuis 2012. Il a été formé à GOBELINS, l'école de l'image. Il réalise des missions en tout genre : direction artistique, graphisme, motion design, édition, photographie, illustration. Il travaille de chez lui ou se déplace chez ses clients et collabore régulièrement avec des réalisateurs pour faire de la post-production sur des clips.

Le statut de freelance me permet d'être motion designer le lundi et illustrateur le jeudi

Au départ j'ai choisi mon activité de freelance par défaut, ne trouvant pas de contrat dans ma branche. Aiguillé par des collègues et des designers dans le milieu depuis longtemps, j'ai lancé mon activité, assez craintif. Quand les premières missions se sont esquissées j'étais vraiment confus puis j'ai appris à trouver mes repères. Et au fur et à mesure, cette façon de travailler est devenu un choix. Un plaisir. J'ai été motivé par la liberté de « mutation » qu'offre ce statut, me permettant aussi bien d'être motion designer le lundi et illustrateur le jeudi. J'ai vite compris que ça serait un atout pour satisfaire mon insatiable hyperactivité créatrice !

Ce que j'aime le plus dans ma vie de freelance, ce sont les nouvelles rencontres. Que ce soit pour travailler ou collaborer sur des projets farfelus ou discuter avec des doyens pour mieux comprendre le fonctionnement d'un logiciel. Ces différentes rencontres me permettent d'être touche à tout et de faire mes expériences !

Pouvoir travailler en regardant une série, sans être jugée

J'aime aussi pouvoir travailler librement sans avoir des yeux braqués derrière mon épaule à longueur de temps, pouvoir avancer à mon rythme et d'avoir le choix d’œuvrer en regardant une série en parallèle sans être jugé ou dans le silence complet. Être mon propre patron me permet de toujours m'améliorer et de me remettre en question plus régulièrement aussi. Mais c'est quand je suis libre que je suis le plus créatif et le plus efficace. La variété des missions est aussi très stimulante, je n'ai jamais le temps de m'ennuyer. Après, c'est parfois un boulot vraiment stressant mais très enrichissant.

Professionnellement c'est la pluralité des missions qui est la plus intéressante. Personnellement c'est la multiplicité des rencontres qui me stimule intellectuellement et créativement parlant.

Il est urgent de réconcilier le client et le prestataire

Je pense qu'il serait bien d'avertir les jeunes qui veulent se lancer dans le graphisme ou tout autre milieu créatif parce que c'est « cool » que ce n'est pas aussi facile que ça en a l'air. J'entends beaucoup d'étudiants en stage me dire qu'ils veulent faire se métier car c'est « de l'argent facile ». Je suis catastrophé à chaque fois et je prends le temps de leur expliquer que, non, ce n'est pas un gros bouton magique qui produit tout ce qu'ils peuvent voir. En général après un demi-journée sur After Effects ils sont calmés, ahah !

D'après moi il faudrait également rétablir une norme sur les tarifs et ne plus laisser exercer les « gratuistes » qui sont la gangrène de notre corps de métier. Notre statut et nos professions sont de plus en plus dévalorisées et il est de plus en plus difficile de se faire payer à un tarif convenable. Il faudrait que les clients comprennent pour de bon pourquoi nous demandons des tarifs si « élevés », qu'ils arrêtent de négocier et de prendre les décisions artistiques pour nous, qui sommes des professionnels. J'ai l'impression qu'on ne demande plus que des exécutants maintenant, au dépend de la créativité, et les productions qui en ressortent sont souvent mauvaises...

Pour être très honnête, dans la conjoncture actuelle, je ne vois pas l'avenir du freelancing de façon très optimiste en France. Je vois mes collègues usés et énervés, au final seulement une poignée arrive à s'en sortir. C'est très décourageant. À mon sens il est urgent de réconcilier le client et le prestataire.

Le mot de la fin

J'ai le droit de dire « yolo » ?

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